Francis Dusépulchre |
Jean-Michel François |
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« Double jeu » |
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sculptures - reliefs |
peintures - dessins |
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Exposition du 8 au 23 octobre 2011
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Espace B présente 2 artistes qui chacun dans leur
recherche ne pouvaient qu'un jour se retrouver côte à côte aux
cimaises d'une rencontre. Le sculpteur Francis Dusépulchre et le
peintre Jean-Michel François ont chacun la même préoccupation. Le
premier, depuis plus quarante ans, observe et explore comment
capturer et « apprivoiser » l'ombre. Quant au second, il semble
avoir fait le chemin inverse dans sa peinture. Dominant la nuit,
le peintre fait apparaître en sourdine une lumière ténue, fragile
qui naît de l'ombre. L'exposition montrera la confrontation des
oeuvres des deux artistes à la fois en proximité mais aussi dans
leur univers propre. |
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Francis Dusépulchre, qui à ses débuts travaillait
par superposition de formes dans l'esprit de l'art construit,
observa et analysa les effets rendus par la lumière sur ses
oeuvres. Les ombres naturelles projetées, variant selon les
angles, selon l'intensité, ... lui semblèrent intéressantes à
capturer et modeler. Au fil des années, ses matériaux se sont
simplifiés (masonite, tôle d'aluminium) ses formes se sont «
fondues » les unes aux autres pour ne garder qu'un seul volume aux
creux, fentes, « galbes » et reliefs sur un support carré ou
rectangulaire. La rencontre de la linéarité avec la courbe,
l'accident « provoqué » ou l'erreur lors de la mise en chantier de
l'oeuvre lui donne sensualité, vie et corps. L'artiste y fait
pénétrer souffle, respiration parfois suspendue et tension. Dans
le dépouillement et l'apparente simplicité Francis Dusépulchre
exécute un travail d'orfèvre de l'ombre. Ici, un léger repli
l'augmente, là une ligne proéminente la prolonge, ailleurs encore
une courbe en creux ou relief la diffuse. L'ombre naturelle ainsi
maîtrisée, l'artiste s'ingénia à se jouer de l'éclairage
artificiel. Il intégra dans certaines oeuvres une fibre optique
qui permit à la lumière de courir sur le fil avec une visibilité
et intensité sous contrôle. Le choix des couleurs monochromes
appliquées sur les supports joue lui aussi un rôle essentiel dans
la perception visuelle voulue. Bleu nuit, lie de vin, rouge et
blanc sont les couleurs choisies pour soit appuyer et mettre en
valeur, soit adoucir les lignes de forces, les tensions des formes
et volumes. Né en 1934, Francis Dusépulchre a un long parcours de collaborations, rencontres, expositions, publications,... tant en Belgique qu'à l'étranger. Il a obtenu de nombreux prix et distinctions (CaÔus 2001, 1er lauréat du « concours européen d'architecture » pour la construction d'une piscine monumentale à La Louvière,...) Ses oeuvres monumentales sont intégrées dans de nombreux lieux en Belgique (Grand-Hornu, Jambes, Seneffe,...) et plusieurs font partie de collections tant privées que publiques (musée d'Art moderne de Bruxelles, ING, Dexia, Banque nationale,...) Lêúuvre picturale de Jean-Michel François nous donne à voir ce que les grands mystiques ont tenté dêapprocher dans leur méditation depuis des siècles. Distant des modes et tendances actuelles de la création artistique, le travail de lêartiste ouvre des horizons o˘ le chant des noirs, des bleus, des gris nous offre une symphonie silencieuse. Une forme noyée dans la nuit émerge du néant, résonant en suspension, stèle mythique à lêarchitecture inconnue. Cette énigme suspendue dont la base reste cachée dans lêombre produit sa propre source lumineuse. Un rais de lumière en lisière souligne la face cachée. Une éclipse o˘ la forme se dissout ou au contraire se précise dans la lenteur d'un lever du jour. S'agit-il d'une émergence ou d'une dissolution ? Le peintre utilise sa maîtrise du clair-obscur pour créer l'ambiguÔté. La nuit maîtresse de l'ombre... Le mystère qui entoure cette úuvre nous interpelle sans aucune volonté de prosélytisme. Profondeur, recueillement, contemplation, intériorité, sensibilité, léger murmure du temps dissous, espace onirique et mélancolique. On songe à la vocation de la chapelle de RothkoÖ La puissance de la peinture dépasse le médium du crayon sur le fond noir de l'acrylique. L'artiste trace trait après trait dans la ténacité et l'opini‚treté du geste. Jean-Michel François semble vouloir capter la genèse du monde, le temps qui suivit le tohu-bohu. Peinture qui transcende la forme et qui par sa présence touche à lêindicible. Elle nous suggère le « que voir ? » et le « comment voir ? ». Des oeuvres carrées de 80x80, des ovales jamais encore exposés seront présentés ainsi que de petits dessins qui sont des bijoux picturaux. Né en 1955, formé à lêAcadémie de Bruxelles,
Jean-Michel François est un artiste trop discret. Il expose depuis
1978, principalement en Belgique. Ses úuvres font partie des
collection de la Banque Nationale, de la Communauté française, de
la Région wallonne, de la Provinces de Hainaut, du Musée de
Louvain-la-Neuve,Ö Chantal Bauwens |