Tempête, tension, tourmente, chaos,
lutte, replis, turbulence,... et enfin apaisement et lent
retour au calme. Luxuriance et volupté de la couleur qui
jubile.
Les toiles de NoÎlle Koning nous donnent à percevoir
enfantement, écartèlement, presque rébellion des formes et
espaces qui s'arc-boutent les unes aux autres pour
délimiter des zones où s'ancre la tentation de
l'évanescence.
Dans ces oeuvres, l'artiste met en mouvement une
circulation où l'oeil se sent aspiré dans un tourbillon,
un enchevêtrement que calme de profonds, éclatants et
fluides aplats de couleurs. Le regard navigue, tangue,
chavire et cherche un radeau où se poser dans les
différents espaces. Plus présents aujourd'hui, l'ajout de
traits de pastel qui lient, cernent les formes mais aussi
capturent et griffent la couleur.
L'artiste au coeur de la tempête-création nous emporte dans
le tourbillon des déchirements de la lente mue. Le travail
de NoÎlle Koning est fait de construction, déconstruction.
Ce n'est pas une oeuvre tranquille car elle est toute en
tensions et en nous captivant, nous y associe.
De chaque toile surgit un éclatant kaléidoscope m˚ri de
doutes et jubilations.
NoÎlle Koning trace sur des papiers
déchirés des réseaux qui s'entrecroisent, des taches de
couleur, et quelques fois des objets dont l'identité ne
fait qu'étendre le champ de la suggestion. Ces fragments
de papiers peints ou de leur double, jumeau atténué par la
transparence du papier, sont ensuite « mis en scène » sur
la toile qui devient un échiquier où chacun cherche sa
place harmonique en faisant écho à son voisin. Longtemps,
le dialogue s'installe, hésite, balbutie avant de trouver
sa juste résonance. A ce moment, le marouflage donne corps
à la composition qui prend toute sa vitalité en un espace
dynamique.
NoÎlle Koning (1960) expose depuis plus
de vingt cinq ans tant en Belgique qu'à l'étranger
(Allemagne, France, Suisse, Italie, Australie, Chili...).
Elle a été lauréate à deux reprises de la Fondation Spes.
Ses oeuvres font partie de collections privées et
publiques (Banque Nationale de Belgique, Musée d'art
moderne d'Ostende, Communauté Française de Belgique, musée
d'Ixelles, province du Brabant wallon, BIAC,...).
Plusieurs publications et monographies lui ont déjà été
consacrées.
Chantal Bauwens
Glabais, Janvier 2011
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