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Espace B

Dominique Baudon


Dans les aquarelles de Dominique Baudon, par dizaines, les membres se mêlent et se démêlent et de nouvelles fonctions sont offertes aux mécanismes de la peau. L’œil s’égare dans l’eau de la peau et une autre humanité fait soudain surface dans l’apparition des couleurs, du fond de l’image.

Elle chiffonne également des visages, par centaines, c’en est inquiétant pour celui ou celle qui prend la chose au pied de la lettre. Pour les autres il s’agit simplement de lignes, de formes et de couleurs qui nous fixent dans leurs papiers.

Toute une peuplade de matières défigurées nous observent, et un dialogue s’installe – à armes inégales mais nous sommes, rappelez-vous, dans un monde fictif, tout y est heureusement possible – entre le regardeur et les regardés. Car vous l’aurez perçu, il ne s’agit pas ici de plastique pure mais de sentiments mélangés qui se concrétisent en une forme donnée, logique, presque naturelle.

Et les images lisses d’un illustré se plient et se déplient jusqu’à devenir volumes, concrétions, reliefs qui font des grimaces. Car Dominique Baudon est une tératologue qui s’ignore, elle est à la tête d’une fabrique de monstres sentimentaux, de Vierges et de chanceliers d’hier et d’aujourd’hui qui envahissent vos pensées. Jusqu’à l’idée que vous vous faites d’une image.

François Liénard
mars 2013


Exposition à l'Espace B

  
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